vendredi 1 juin 2012

Aubry chasse le Mélenchon

Martine Aubry l'avait expliqué vendredi 1er juin à un petit cercle de journalistes lillois : "Je vais visiter beaucoup de circonscriptions nordistes, car la présidentielle m'a écartée de la région." Parmi les dix circonscriptions du Nord-Pas-de-Calais à son carnet de route figure la 11e du Pas-de-Calais, celle d'Hénin-Beaumont, où elle est allée, jeudi 31 mai, sous le signe de la "vérité du terrain". Sans mentionner Jean-Luc Mélenchon, mais en évoquant souvent Marine Le Pen, la première secrétaire du PS a fustigé "ceux qui donnent des coups de menton à la télé". Dès son point presse à Hénin, dans la permanence exiguë de Philippe Kemel, le candidat investi par le PS, elle a sermonné micros et caméras : "Quand j'écoute la presse, j'ai l'impression qu'il n'y a que deux candidats ! On me dit qu'à Paris personne ne connaît Kemel. Mais pourquoi ne pas vous intéresser aux vrais acteurs ? C'est le président de Delta 3, la plateforme multimodale la plus importante au Nord de Paris, 1 000 salariés dans 40 entreprises ! Comme maire de Carvin, son engagement a toujours été l'emploi. Il se passionne à la région pour le dossier de l'apprentissage, après avoir été vice-président chargé des lycées et de la formation !" L'instant d'après, la maire de Lille rejoignait Courrières, pour un meeting devant 300 personnes. Philippe Kemel, un économiste, professeur de logistique à l'université de Lille 3, renchérissait : "La circonscription la plus médiatisée de France offre un mauvais feuilleton télé, le match des losers de la présidentielle". C'est le meeting de la réconciliation, tour de force signé Aubry, dans la ville d'Albert Façon, le député qui avait écarté Marine Le Pen en 2007, mais qui avait déposé un recours contre l'investiture de Kemel. Et M. Facon chauffe la salle pour passer le relais à M. Kemel ! Le tout en présence de Jean-Pierre Corbisez, le maire de Oignies, qui lui a ravi avant l'heure la présidence de la communauté d'agglomération Hénin-Carvin. Mais ils sont tous là, unis derrière la première secrétaire, accompagnée des deux responsables des fédérations départementales, Catherine Génisson et Gilles Pargneaux. Comme pour mieux ressouder ces anciennes communes minières, Martine Aubry joue l'affectif, rappelle sa première visite : "C'était en 1975. Je venais de débuter au ministère du travail et je suis descendue dans un puits de la compagnie de Courrières, à Oignies !"

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