mardi 28 avril 2015

Voltige aérienne et machine à laver

Aujourd'hui, je connais la sensation que doivent éprouver les vêtements dans une machine à laver. Car cette semaine, j'ai réalisé un vieux rêve : un baptême de voltige aérienne. Si je parle de machine à laver, je le dis sans exagération. C'est même bien en deçà de ce qu'on éprouve. C'est simple : j'en ai eu des courbatures pendant deux jours ! Je crois qu'il est impossible d'imaginer l'effet que peut faire une simple figure acrobatique. Si le spectacle est déjà impressionnant vu du sol, il devient dément lorsqu'on est à l'intérieur du cockpit. La plupart du temps, on ne sait plus si l'on est à l'endroit ou à l'envers. Le sol peut apparaître de n'importe quel côté, et il faut généralement plusieurs secondes pour retrouver ses repères. L'oreille interne n'a pas le temps de s'acclimater aux changements de position et joue des tours. Une machine à laver géante, oui : voilà à quoi ressemble la voltige aérienne. On se sent tour à tour écrasé dans son siège (pendant un looping), ou suspendu dans les airs (pendant un vol dos). Et les figures s'enchaînent toutes les unes aux autres, presque sans interruption : boucles, vrilles, chandelles, tonneaux, immelmanns... Le pilote m'avait dit plusieurs fois pendant le briefing que je pouvais calmer le jeu à tout instant. Et je dois reconnaître que j'ai hésité par moments. Mais j'ai tenu bon, bien décidé à vivre l'expérience jusqu'au bout ! Même s'il a fallu serrer les dents par moments, et se forcer à respirer pour se calmer entre deux tonneaux. Tout comme un vêtement à la sortie de la machine, je suis ressorti trempé de l'appareil. Pourquoi ? Parce que j'avais sué comme un boeuf, pardi ! C'est simple : je dégoulinais littéralement. Pendant tout le temps de la voltige, le corps reste contracté (ce n'est pas une expérience très naturelle, pour lui). On aurait pu croire en me voyant que je ressortais d'une piscine plutôt que d'un avion. Cela dit, je suis tout de même de ne pas avoir été malade. Ce qui doit être assez fréquent, j'imagine. Le pilote m'a fait la totale, et voyant mon enthousiasme, m'a même ajouté quelques figures qui n'étaient pas prévues au programme ! Merci à tous ceux qui m'ont offert cette activité démentielle. Pour votre anniversaire, je vous promets une revanche qui ne sera pas piquée des hanetons. Si vous aussi vous voulez tenter l'aventure, voilà un lien vers un site qui vous propose mon expérience de voltige aérienne.


Le bon sens économique pour l'aéroport Basle Mulhouse

La France et la Suisse sont parvenus à un accord sur le statut juridique de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, situé en territoire français mais où certaines compagnies aériennes bénéficient du droit fiscal suisse. Un accord global devrait être annoncé d’ici la fin septembre. A la veille de la visite du président français en Suisse, la première depuis 17 ans, les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont signé une déclaration sur l’aéroport, « pôle économique et employeur majeurs de la région tri-nationale franco-germano-suisse ». Après plus de cinq années de négociations, cet accord définit le cadre juridique qui sera appliqué à l’aéroport et aux entreprises du secteur douanier suisse : selon le communiqué du Quai d’Orsay du 14 avril 2015, il « fixe les modalités d’application de l’impôt français sur les bénéfices, dans le cadre d’un régime simple et favorable » ; « prévoit, sous réserve de l’accord du Conseil de l’Union européenne, l’application de la TVA suisse » ; et « met en place un mécanisme pour compenser les coûts engagés par la France au titre du transport aérien ». Avec cet accord d’étape est enfin mis en place un régime juridique pérenne qui assure l’avenir de cet aéroport et le développement de l’emploi. Les discussions vont se poursuivre sur la question des taxes locales, en vue d’une conclusion au plus tard le 1er octobre 2015; au cours de ces travaux, le statu quo est maintenu. La fiscalité française s’applique aux activités des entreprises sur le secteur douanier suisse, à l’exception des compagnies aériennes exploitant des vols internationaux, conformément a la convention fiscale franco-suisse du 9 septembre 1966 modifiée. Des aménagements sur l’impôt sur les bénéfices sont proposés aux entreprises qui le souhaitent, avec notamment l’ouverture d’un guichet local unique. « Avec l’objectif de contribuer au développement de l’aéroport et des entreprises sises dans le secteur douanier suisse », la France et la Suisse conviennent de mener une évaluation du montant des taxes locales pour ces entreprises. Au sujet de la fiscalité indirecte, la Suisse et la France ont finalisé conjointement une demande au Conseil de l’Union européenne de dérogation à la directive TVA, dans le secteur douanier suisse de l’aéroport. Le produit de l’impôt sur les bénéfices prélevé sur l’établissement public franco-suisse de l’aéroport est partagé à parts égales entre les deux pays « par reversement partiel de la France à la Suisse ». Cette disposition sera appliquée à compter de l’exercice 2015, sur la base de modalités de reversement restant à définir. Quant à la couverture des 6 millions d’euros engagés par la DGAC pour assurer la gestion du trafic aérien sur le territoire français, « en lien avec le secteur douanier suisse de l’aéroport qui est associé à des droits commerciaux suisses », l’accord implique qu’ils seront remboursés par l’aéroport via une redevance supplémentaire pour les compagnies aériennes desservant le secteur douanier suisse (calculée en fonction du nombre de passagers embarqués). Enfin la France et la Suisse « conviennent par ailleurs de poursuivre les discussions sur la taxe de solidarité sur les billets d’avion ». Cet accord fait suite à la décision unilatérale du ministère français de l’économie, annoncée l’été dernier, de soumettre toutes les entreprises de l’aéroport au droit fiscal hexagonal dès le 1er janvier 2015. Provoquant un tollé chez le gestionnaire comme chez les 65 sociétés suisses, dont certaines menaçaient de partir s’installer à Zurich. Mais les disputes sur le statut de l’EuroAirport, seul aéroport binational au monde, ne sont pas nouvelles : rappelons qu’en 2013, la DGAC avait annoncé qu’à partir du 1er juillet tous les passagers décollant de Bâle-Mulhouse seraient assujettis à la taxe de l’aviation civile française (à l’époque 4,31 euros pour les vols à l’intérieur de l’Union Européenne, 7,75 euros en dehors) et à la taxe de solidarité envers l’Afrique dite « taxe Chirac » (1 euro dans l’UE, 4 euros en dehors). Les vols sous droit de trafic suisse, soit 89% du trafic au départ de Bâle – Mulhouse, étaient exemptés de ces taxes qui auraient donc représenté un surcoût de 5,31 à 11,75 euros par billet d’avion selon les destinations (la DGAC avait finalement renoncé). Et dès 2011, la low cost easyJet Switzerland, filiale de droit suisse de la spécialiste britannique du vol pas cher et premier opérateur à l’EuroAirport, avait menacé de fermer sa base suite à une décision de la Cour de Cassation qui prévoyait d’imposer le droit français à toutes les compagnies présentes. La France et la Suisse avaient finalement décidé l’année suivante de maintenir les choses en l’état…

Augmentation du travail au noir

L'emploi à domicile a repris sa baisse au quatrième trimestre 2014 après quelques mois de stabilité, et sur un an le recul s'est poursuivi, une situation "alarmante" aux yeux des particuliers employeurs qui alertent depuis "onze trimestres" sur une remontée du travail au noir. Au quatrième trimestre, par rapport au troisième, la masse salariale versée par les employeurs de salariés à domicile a diminué de 0,9 %, alors qu'elle avait augmenté de 0,2 % le trimestre précédent et avait été stable au deuxième trimestre, selon les chiffres publiés mercredi par l'organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale (Acoss). Sur un an (quatrième trimestre de 2014 par rapport à la même période de 2013), la masse salariale a poursuivi sa baisse, bien qu'à un rythme plus lent qu'en 2013 (- 2,2 %, en comparaison avec - 5,2 % un an plus tôt). Le nombre total d'heures déclarées a baissé de 3,6 % au quatrième trimestre par rapport à la même période de 2013, et le nombre d'employeurs a diminué de 1,4 % à 1,959 million. Selon Béatrice Levaux, présidente de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem), ces "nouveaux chiffres alarmants" ne sont pas une surprise. "Mais la vraie inquiétude, c'est qu'au bout de onze trimestres on s'habitue" à cette baisse de l'emploi déclaré, a-t-elle commenté. Selon elle, dans un contexte de "pouvoir d'achat qui s'est contraint pour les classes moyennes", cette baisse reflète, plus qu'un renoncement à des heures d'emploi à domicile, une hausse du travail au noir, car les ménages ont "des besoins incompressibles". Dans les activités "hors garde d'enfants" (aide ménagère, garde-malade, aide aux personnes âgées, soutien scolaire...), la masse salariale a diminué de 1 % au quatrième trimestre et de 2,4 % sur un an. Pour la garde d'enfants à domicile, elle est restée stable au quatrième trimestre (+ 0,3 %), mais sur un an elle a baissé de 0,7 %. D'autre part, l'activité des assistantes maternelles, qui gardent à leur domicile des enfants, a légèrement diminué au quatrième trimestre (masse salariale en baisse de 0,7 %) et a été quasiment stable sur un an (+ 0,1 %). Le nombre d'employeurs a diminué de 2,3 % au quatrième trimestre et de 1,5 % sur un an, à 887 000. Le nombre total des particuliers employeurs s'élevait à 2,8 millions fin 2014 (- 1,4 % en un an). Pour la Fepem, c'est la réforme des avantages fiscaux qui est à blâmer pour la baisse d'activité, car elle a entraîné une hausse du coût de l'emploi. Au 1er janvier 2011, l'abattement de 15 points sur les cotisations sociales des ménages qui déclaraient leur employé à domicile au salaire réel (et non au forfait) a été supprimé. Puis, début 2013, la possibilité de déclarer au forfait (qui permettait de payer des charges calculées sur la base du smic quel que soit le salaire versé au salarié) a également été supprimée afin d'améliorer le niveau de protection sociale des employés. Cela a été compensé partiellement pour les employeurs par l'introduction d'un allègement de charges forfaitaire de 0,75 euro par heure de travail. Le Parlement a voté fin 2014 un doublement de cette exonération, de 0,75 à 1,50 euro, en limitant ce coup de pouce aux gardes d'enfants de 6 à 13 ans, pour 40 heures par mois maximum. Mais cette mesure n'est pas encore entrée en vigueur, puisqu'il n'y a "toujours pas de décret d'application", signale la Fepem, qui considère de toute façon le geste "illisible", et insuffisant pour relancer l'emploi déclaré. Pour avoir un effet, l'allègement de charges devrait être de "2 euros par heure de travail" et concerner tous les emplois à domicile, estime Béatrice Levaux.