Comme le mentionne le rapport du PREDIT 4 sur les nouveaux services de mobilités paru en 201384, bien
que l’ensemble de ces nouveaux services de mobilité soient censés s’adresser à l’ensemble des usagers et des
besoins, force est de constater que leur utilisation est aujourd’hui l’apanage de catégories restreintes de la
population. En effet, il ressort que l’autopartage et le covoiturage sont encore jugés peu pratiques, peu fiables,
peu confortables et lents en comparaison de la voiture individuelle en propriété. Bien que perçus par les enquêtés
comme « plus économiques » que la possession d’une voiture, la part dévolue aux nouveaux services de mobilité
reste aujourd’hui extrêmement limitée au regard des déplacements quotidiens effectués en France et en Europe :
selon l’Enquête Nationale Transport et Déplacements datée de 2008, 83% des déplacements réalisés en France le
sont encore par le biais de voitures en propriété.
Dans cette partie, nous souhaitons rendre compte succinctement de l’état des connaissances sur les
usagers des services de mobilité. Aujourd’hui, les données sur le sujet sont encore limitées et reposent
principalement sur des études commandées par l’ADEME. Sans prétention à l’exhaustivité, nous proposons ici de
dresser un « portrait-robot » des clients des services en dissociant l’autopartage, selon ses différentes formes, et le
covoiturage. L’essentiel des données proviennent des deux dernières études menées par le cabinet 6-T ainsi que
de différents travaux d’IPSOS et de TNS Sofres. L’enquête nationale sur l’autopartage« en boucle » réalisée en 2013 par 6-T85 révèle que ces services sont
principalement utilisés par une part très restreinte de la population, plutôt masculine (55%), âgée de 30 à 49 ans,
actifs (76%) et diplômés du supérieur (70% des répondants étaient diplômés de l’enseignement supérieur alors
que le ratio français est de 18% selon l’INSEE). 98% des autopartageurs possèdent au moins le baccalauréat.
Plus de la moitié des ménages autopartageurs ont un revenu
en deçà de 3 000€ mais une part importante d’entre eux
disposent de revenus dépassant 3 000€ (17% pour la tranche
3001€ - 4000€, 10,3% pour la tranche suivante et 6,8% pour
celle allant de 5001€ à 6000€). Source: les plus belles voitures.