vendredi 1 février 2019

Le succès de Michel Onfray

Ce succès a conduit à faire penser que la question de la religion était centrale dans la pensée d'Onfray, voire qu'il était avant tout un théoricien de l'athéisme. Si Onfray est athée, c'est la défense de l'hédonisme (en opposition au concept freudien de la pulsion de mort) et la critique politique des religions qu'il met d'abord au cœur de son travail. Dans sa Contre-histoire de la philosophie, Onfray défend, en particulier, la thèse mythiste. Il considère que Jésus est un « personnage conceptuel » (concept qu'il reprend à Gilles Deleuze), tout comme le Zarathoustra de Friedrich Nietzsche ou le Socrate de Platon. Sa critique du christianisme, qui s'adresse au catholicisme en particulier, se veut objective. ]. L'écrivain Matthieu Baumier s'attache à démonter le système Onfray, qui relève, selon lui, plus du sophisme que de la philosophie, dans son ouvrage L'Antitraité d'athéologie, préfacé par le philosophe Régis Debray.  Et puis il y a l’aspect bloqué du système économique et social. ’on peut sans sortir sans qu’il soit tranché dans le vif au dépens de quelqu’un pour casser le cercle vicieux. Et si sur un système bloqué de la sorte se présente une difficulté conjoncturelle supplémentaire - hier une hausse du prix du pain, aujourd’hui celle du carburant - cela peut conduire à faire sauter l’ensemble. Dans quelle mesure le parallèle entre notre époque et celle de la révolution, toutes proportions gardées, peut-il résider dans une forme d'incompréhension mutuelle entre le peuple et les élites ? Quelles sont les causes de ce phénomène, entre enfermement des élites, et incapacité de la contestation à formuler une alternative et des propositions ? Tout cela pousse les élites, déjà très déconnectées de l’assise populaire, à balayer d’une main ce peuple qui ne sait pas ce qu’il veut. Autre parallèle, le bras de fer observé entre la France périphérique et le centre décisionnel ? Oui, cela est un phénomène récurrent dans l’histoire de notre pays, et pas toujours dans le même sens, d’ailleurs. Sous la Révolution, Paris était en pointe dans le mouvement révolutionnaire, tandis que la province était plus réticente, à tel point qu’à un moment deux tiers des départements étaient en insurrection contre le pouvoir jacobin. C’est encore le cas après 1848, où c’est finalement le peuple rural qui amène au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte, par peur de la fièvre parisienne. Et le cas le plus marquant, sans doute, est celui de la répression de la Commune, en 1871, par une Assemblée Nationale très conservatrice (les « Versaillais ») élue par la France rurale.  Une « lettre » très gênante. La photo a fait le tour du web et ce cliché d'Emmanuel Macron, aux Antilles, entre deux hommes torses nus, dont l'un d'eux brandit un doigt d'honneur, a inspiré Michel Onfray quelques provocations. Sur son site internet, dans une vidéo, l'essayiste et sa « Lettre à Manu sur le doigté et son fondement » livre un discours aux relents jugés homophobes. « Des photos t'ont récemment montré partout sur la toile enlaçant un beau 'black bodybuildé' en prison (…) luisant de sueur tropicale, ce qui semblait te ravir jusqu'au plus profond », commence-t-il. Michel Onfray continue sa lettre, multipliant les insinuations triviales dans un ton pompeux. « Consultons l'encyclopédie en ligne Wikipédia, qui nous donne la signification du doigt d'honneur : le majeur dressé autour des autres doigts baissés évoque un phallus, et le reste de la main, un scrotum. Fin de citation. Traduction, pour qui ne maîtriserait pas toutes ces subtilités lexicales : un doigt dans le cul. Le doigt, on voit bien à qui il appartient. Le cul, on se tâte. Michel Onfray. Pour rappel, le 21 juin dernier, Emmanuel Macron avait fait venir à l'Elysée des artistes populaires tels que Busy P, Kavinsky, DJ Cézaire, Kiddy Smile ou encore Chloé.