Durant un meeting qui a eu lieu à Reykjavik en Islande vendredi dernier, je me suis retrouvé à table avec un participant qui défendait l'idée selon laquelle il fallait taxer encore davantage les riches. Même si je ne l'ai pas (trop) montré, son point de vue m'a vraiment assommé tant il était réducteur et en dehors des réalités. Parce que s'il y a une chose que j'ai pu voir, c'est que les impôts et les aides aux revenus ont une face sombre : ils pèsent négativement sur la détermination à travailler et à produire de la richesse. Et pire encore, ce constat vaut aussi bien pour le riche que pour le pauvre. Parce qu'en toute logique, un désir excessif d’égalité met à mal le potentiel de croissance d'une économie. Plus la répartition de la richesse se fait systématique et insistantes, moins il y a, de fait, de richesses à attribuer. D'une certaine manière, le fait de prendre la pelle à gâteau et de dire son envie de scinder le gâteau le fait déjà rapetisser ! Si survient alors un ralentissement économique, l'individu qui s'obstine à mettre l’accent sur la redistribution mord la main qui le nourrit. En étant trop imposés, les hommes les plus travailleurs sont en effet découragés de concourir à la richesse. Et en étant systématiquement entretenus, les habitants les moins créatifs sont également moins encouragés à contribuer au confort de tous ! Et je suis prêt à parier que ce problème sera dans peu d'années fort délicat à résoudre. Je ne sais si on optera pour plus de croissance (en tempérant ce désir d’égalité) ou pour une répartition à tire-larigot (quitte à saper les fondements de la richesse), mais je crains que la démagogie dont font preuve les politiques ne nous conduisent à la deuxième option. Ne vous méprenez pas, ces constatations ne sont en aucune façon une ode à l'inégalité. Une trop forte inégalité n’est résolument pas souhaitable. Dans un monde rongé par les inégalités, la disparité entre les privilégiés et les plus modestes conduit fatalement à la violence. Mais je maintiens qu'une exigence excessive d’égalité mine aussi la capacité de croissance, et est donc tout autant à éviter. Malheureusement, ce meeting à Reykjavik m'a montré que les discours démagogiques, pour creux qu'ils soient, avaient encore de beaux jours devant eux. Et si vous souhaitez participer au prochain colloque, allez sur le site de l’agence séminaire en Islande pour vous inscrire – suivez le lien.