lundi 24 novembre 2014

En direct d'Helsinki


En mode Top Gun

Il y a des expériences qu'on ne s'imagine pas vivre. Devenir pilote de chasse, par exemple. Piloter à bord d'un véritable avion, tirer sur l'appareil ennemi et voir un nuage de fumée s'en échapper lorsqu'on l'a touché. Non, ce n'est vraiment le genre d'expérience qu'on pense réaliser un jour. Et pourtant, c'est possible. C'était même mon dernier cadeau d'anniversaire. Et je l'ai réalisé cette semaine... Cette aventure (unique en Europe, apparemment) se déroule dans le Médoc, et est organisée par des pilotes de chasse. Pas des amateurs d'aviation, non. De vrais combattants, comptabilisant plus de 4000 heures de vol, et qui peuvent vous raconter tous les conflits aériens auxquels ils ont participé ces dernières années. L'expérience dure une journée entière, et je crois avoir flotté sur un nuage tout du long. La matinée, les organisateurs nous ont présenté le déroulement des vols (oui, parce que deux vols sont progammés au cours de cette journée, chacun d'une heure environ). Bien qu'on soit assis sur une chaise, le cours est enivrant, et on a la vague impression d'être un pilote de la RAF avant une mission. L'équipe nous montre les différentes tactiques à adopter pour esquiver une attaque. Après un bon repas pour nous requinquer, l'après-midi commence, entièrement consacré à la pratique. Difficile d'expliquer ce qu'on éprouve lorsqu'on monte dans l'appareil : c'est un pur moment d'excitation et de peur mêlées ! Les deux appareils décollent, et let's go ! Je suis à l'avant de l'appareil, seul aux commandes. Je pilote et tente d'aligner mon adversaire dans le viseur pour le descendre. Concrètement, comment ça marche ? Chaque appareil est équipé d'une visée laser et d'un capteur. Lorsque je parviens à toucher mon ennemi, des fumigènes se déclenchent et son avion laisse derrière lui une traînée de fumée. Grandiose ! Tout a été conçu pour une immersion totale ! Lors du second vol, les pilotes nous laissent totalement libres. Assis à l'arrière, ils ne sont plus là que pour contrôler. Les appareils sont conçus un peu comme des voitures d'auto-école, avec un double système de commande. Sauf que l'animateur n'est pas à vos côtés, mais derrière vous. Durant tout le vol, vous êtes véritablement seul dans le cockpit, seulement aiguillé par des conseils-radios. Un moment magnifique ! Cette expérience présente un seul problème, et de taille. Quel cadeau d'anniversaire pourra-t-on bien m'offrir l'année prochaine ? Cela risque d'être difficile de trouver mieux ! Suivez le lien vers cette expérience de pilote de chasse pour en savoir plus.

Une terre ensorcelante

Lors de mon dernier voyage à Londres (dans le cadre d'un séminaire), j'ai profité de la fin de semaine pour prolonger mon séjour et passer un week-end so british. Mais il n'était pas pour autant question de rester dans la capitale (que je connais bien assez en raison des nombreux séminaires que j'y effectue) : j'ai donc voyagé vers le nord et me suis retrouvé en Cumbria. C'est là que j'ai découvert la pierre de Bowder. Un article pour une simple pierre ? Pas tout à fait. Cette pierre-là est loin d'être un simple caillou. La Pierre de Bowder ressemble à une maison en équilibre sur un coin. Si les géologues ne sont pas d'accord quant à son origine, ils s'accordent pour dire que la Pierre de Bowder de Borrowdale est peut-être le plus gros fragment isolé de pierre du monde et sans doute l'un des plus anciens. Imaginez un peu : 27 mètres de circonférence pour 1814 tonnes, et 452 millions d'années ! Pendant la période glaciaire, des glaciers géants ont percuté et crevé le paysage anglais. Ils ont laissé derrière eux des traces de leur présence (notamment des vallées en auge comme celle de Borrowdale, dans le District des Lacs anglais). Perchée de façon précaire sur une base étroite, la Pierre de Bowder est une énorme masse de lave andésite datant de l'âge ordovicien, qui gît aujourd'hui sous le littoral de King's How, entre les villages de Grange et de Rosthwaite. Un glacier a pu la transporter d'Écosse et la déposer à sa localisation actuelle. Ces pierres sont dites « erratiques » car elles ont la même origine que le glacier et ne correspondent pas géologiquement au lieu. Il se peut aussi que la Pierre se soit écroulée de Bowder Crag après une importante chute de pierres, vers la fin de la dernière glaciation (il y a 13 500 à 10 000 ans). On peut même monter sur cet énorme rocher grâce à une échelle en bois ! La vue de ce rocher surréaliste est assez impressionnante, et le fait d'imaginer son âge, lorsqu'on est à son sommet, donne le vertige. Les paysages de la région sont quant à eux à couper le souffle. Imaginez une terre vallonnée aux dizaines de nuances de vert, aux collines dont les hautes herbes jaunes sont fouettées par le vent glacial, tandis qu'au fond de la vallée, un des nombreux lacs que compte la région miroite de son bleu étincelant. Une région décidément ensorcelante pour un week-end vraiment dépaysant ! Vivement mon prochain séminaire... Je vous laisse le contact de notre spécialiste séminaire à Londres.


J'ai piloté un A310

Cette semaine, j'ai expérimenté un simulateur de vol peu ordinaire. Flight Simulator ? Non. FlightGear ? Non plus. Infinite Flight ? X-Plane ? Le simulateur de vol de Google Earth ? Non, non et non. Peu ordinaire n'est peut-être pas le bon qualificatif : extraordinaire serait plus approprié ! Car il ne s'agissait pas d'une simple simulation sur ordinateur, assis sur une chaise de bureau. Il s'agissait d'un véritable simulateur de vol, celui-là même qui est utilisé par Air France pour entraîner ses pilotes de ligne ! Avec un tableau de bord copiant trait pour trait celui d'un A310. Le cockpit dans lequel cette expérience a lieu est posé sur des vérins, et vibre lorsque vous prenez de la vitesse sur la piste d'envol, se cabre lorsque vous quittez le tarmac, bouge à chaque modification de trajectoire ! Evidemment, tout comme pour un simulateur de vol PC, il est possible de définir à l'avance les conditions de vol : moment de la journée, conditions météos. Mais on peut aller ici beaucoup plus loin ! L'instructeur (un pilote de ligne professionnel) m'a en effet demandé si je voulais avoir des avaries durant le vol ! Avec le recul, je regrette de n'avoir pas essayé. Mais l'expérience était déjà bien assez saisissante comme cela. Il est assez difficile de décrire ce qu'on ressent lorsqu'on est assis sur le siège du commandant de bord, et qu'on effectue les vérifications d'usage. Ce que l'on éprouve lorsqu'on entreprend le roulage, et qu'on sent le sol vibrer avec un incroyable réalisme sous ses pieds. Ou la joie sauvage qu'on éprouve lorsque, arrivé en bout de piste, on sent l'appareil s'élever, et que le ciel bleu envahit les hublots... Je suis un inconditionnel de Flight Simulator depuis des années, mais il n'y a vraiment aucune comparaison entre ces deux expériences. Si vous n'êtes pas adeptes des simulations de vol ou n'avez jamais pris l'avion, un autre exemple vous parlera peut-être davantage : la différence est à peu près la même entre conduire une voiture dans un jeu vidéo... et conduire une Lamborghini sur une véritable autoroute. Vous voyez un peu la différence ? Parce qu'à l'intérieur de ce simulateur dédié aux professionnels, le réalisme est poussé si loin qu'il n'est par moments plus possible de distinguer la simulation d'un vol réel. De l'instant où je suis entré dans le cockpit jusqu'à la sortie, tout a contribué à me donner cette incroyable sensation : celui de piloter pour de vrai un A310. Pour en savoir plus, allez sur Simulateur de vol.

vendredi 4 avril 2014

Diner dehors


Voyage dans l'espace-temps

Voila un voyage insolite et plutôt intelligent. En effet, je viens de découvrir un site qui permet de voyager dans le temps, mais aussi dans l’espace-temps. Il s’agit de voyager sur les lieux et dans le temps des grandes inventions du monde. Ainsi c’est une manière intelligente de voyager et de découvrir des cultures, mais aussi une histoire qui a été décisive pour la construction du monde. Par exemple, voyager au temps de l’invention du palan. La poulie simple permet de lever aisément une charge en modifiant la direction de la force exercée. En accrochant la corde à un point fixe et en la faisant passer par une deuxième poulie, à laquelle la charge est accrochée, le système obtenu permet de diviser l'effort initial par deux, et donc de manipuler des masses plus lourdes: c'est le palan. En ajoutant encore des poulies selon le même principe, on multiplie d'autant la force appliquée. Ainsi, avec trois poulies, l'effort a fournir est divisé par quatre. Au milieu du me siècle av. J.-C., le mathématicien et ingénieur Archimède (287-212 av. J.-C.) eut l'idée de placer plusieurs poulies sur le même axe, formant ce qu'on appelle aujourd'hui un moufle. Le principe demeurait le même, mais la manipulation était bien plus aisée qu'avec des poulies séparées. Une corde unique attachée à un point fixe est passée tour a tour dans les gorges des poulies des deux moufles. Chaque longueur de corde entre deux poulies se nomme le brin. Plus les brins sont nombreux, plus le palan démultiplie l'effort. Selon l'historien Plutarque, le premier à mentionner le palan, Archimède utilisa sa nouvelle invention pour remorquer seul un vaisseau de guerre. Depuis, le moufle et les brins sont devenus un outil essentiel pour hisser et déplacer les lourdes charges. Ils font aujourd'hui partie de l'équipement des grues, des ponts roulants, des engins de levage utilisés pour la construction, des véhicules terrestres et des navires. En navigation de plaisance, ils permettent aux marins de manœuvrer seuls des voiles d'une surface impressionnante. A découvrir sur le site Voyage insolite.

Premier couac au Gouvernement

Et cela commence. Je me demandais combien de temps cela allait duré, mais le premier couac commence dès maintenant. Et il vient, bien sur, de Ségolène Royal. En effet, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot n'y est pas allé de main morte pour critiquer la proposition de Ségolène Royal de «remettre à plat» l'écotaxe. «Supprimer la taxe poids lourds au moment où on a besoin d'énormément de projet de transport collectif, au moment où on a tellement besoin, pour éviter les pics de pollution, pour protéger notre santé, pour favoriser le transport de million de Français, c'est totalement absurde», a-t-il assuré. «J'espère que c'est Ségolène Royal qui, avec sa franchise habituelle, est allée trop loin. Si c'est la ligne politique de ce gouvernement, ce sera une catastrophe. Pas pour les écologistes, pour les Français.» Jeudi, c'était l'ex-secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts Pascal Durand qui regrettait les propos de la toute nouvelle ministre de l'Écologie: «C'est extrêmement dommage, notamment pour le financement des transports ferroviaires». «Si c'est un abandon qui ne dit pas son nom, c'est un milliard d'euros qui manquent pour les transports dans toute la France» a réagi de son côté François de Rugy, le co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale. Qui s'est aussi exprimé sur Twitter, en qualifiant d'«étrange» la déclaration de Ségolène Royal. La mesure, suspendue sine die par le gouvernement fin octobre sous la pression de manifestations hostiles en Bretagne, devait s'appliquer le 1er janvier 2014. L'écotaxe, qui vise à taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes afin de financer notamment des infrastructures de transport durable, ne séduit pas la nouvelle ministre qui s'est dit contre une "écologie punitive". La Fondation Hulot a exprimé son mécontentement via un communiqué. Elle "s'inquiète de cette première prise de position qui va à l'encontre du principe pollueur-payeur". Bref, on voit que rien ne va plus déjà, au gouvernement. Vivement la suite des réjouissances. Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet je vous renvois vers Google News.

A la mode des tripes de Caen

J’aime manger. C’est pour apprendre à mieux manger et éviter de gaspiller, que je me suis mis à suivre des cours de cuisine. Et récemment, je me suis même mis à suivre un cours de cuisine sur les tripes. Je me suis dit que quitte à moins gaspiller, autant faire du recyclage. Pour cela, les tripes à la mode de Caen sont ce qu’il y a de meilleur. Les plus avisés des gourmets attribuent le goût des Normands pour les tripes à Guillaume le Conquérant, dont on dit qu'il les appréciait énormément. L’apparition de la célèbre recette de Caen remonte au XVIC siècle, et l'on tient pour absolument certain que ce plat à base d'abats de ruminants était à l'époque particulièrement apprécié des marchands. Ils le préparaient tôt le matin, après avoir installé leur étal sur l'un des nombreux marchés de Normandie, et le laissaient cuire toute la journée au-dessus d'un petit brasier. Une fois qu'ils avaient remballés leurs marchandises, le plat, qui était largement cuit, leur apportait un réconfort appréciable. Une cuisson à feu doux de plusieurs heures est l'un des secrets de la préparation des tripes à la mode de Caen. L’autre est la qualité et la diversité des abats utilisés. Ils doivent provenir exclusivement de ruminants, et de préférence de boeuf. Un mélange de panses, d'estomacs de veaux, de bonnets et de feuillets accompagnés d'un pied de veau peuvent être une bonne base. Les estomacs doivent être soigneusement nettoyés avant d'être découpés en morceaux de 5 cm. En Normandie, ce plat est préparé dans une casserole à feu spécifique, la tripière. Un en tapisse le fond de quartiers de pommes reinettes, que l'on recouvre d'une couche épaisse d'oignons finement coupés, suivie d'une couche plus mince de blancs de poireaux coupés en rondelles. Le légume le plus important est la carotte, que l'on met coupée ou entière. Un recouvre ensuite le tout de viande, que l'on assaisonne avec du sel, du poivre fraîchement moulu et un mélange de trois épices contenant des clous de girofle, de la cannelle et de la noix de muscade dans des proportions précises. Et il ne faut pas oublier l'ail et le bouquet garni. Après i avoir recouvert l'ensemble d'une mince couche de graisse de rognons de boeuf, on verse un bon litre de cidre et la quantité d'eau nécessaire pour recouvrir la viande. Ensuite, on ferme hermétiquement le couvercle à l'aide d'un boudin de pâte, avant de mettre le plat une dizaine d'heures dans un four de boulanger. Les véritables connaisseurs préconisent un temps de cuisson d'au moins douze heures. Il faut ensuite clarifier et dégraisser le bouillon, avant de servir les tripes dans un plat, avec beaucoup de cidre. Pour ceux qui trouveront la cuisson trop longue, ils pourront bien sûr acheter des tripes à la mode de Caen dans une charcuterie, une triperie, une boucherie, ou en commander dans un restaurant, ce qui leur permettra de constater que les tripes peuvent être un plat étonnamment raffiné. Forcément on se régale ensuite. Si cela vous intéresse, je vous laisse une bonne adresse (suivez le lien) pour effectuer un bon cours de cuisine.