mardi 1 septembre 2015

Développement de l'entreprise sociale en Italie

L’entrepreneuriat social insiste sur le fait que l’esprit d’entreprise et le comportement entrepreneurial peuvent se manifester en tout lieu (Dees, 1998) et l’activité économique allie rentabilité et changement social. En ce sens, il s’agit couramment d’organisations hybrides puisqu’elles mènent leurs affaires tout en promouvant des valeurs sociales. De même, elles sont souvent caractérisées par une pluralité de parties prenantes au niveau de leur gouvernance et de leur propriété (réunissant par exemple les usagers, fondateurs, financiers, autorités locales, etc.), ce qui garantit en quelque sorte la finalité sociale de l’entreprise. Les entreprises sociales se caractérisent également par une démocratie économique. Cette démocratie économique se traduit souvent par des restrictions en termes de pouvoir de vote et de retour sur les parts de capital (limitation de la part qui peut être redistribuée aux actionnaires) (Nyssens, 2006). Les entreprises sociales sont, depuis les années 90, juridiquement reconnues dans divers pays. Certains de ces cadres juridiques s’inspirent clairement du modèle coopératif (par exemple le modèle pionnier italien Cooperative Sociale Cooperativas Sociales en 1991). D’autres cadres juridiques ont été développés, à l’instar de la Community Interest Company au Royaume-Uni et la Société à finalité sociale en Belgique. En Italie, le Consorzio Gino Mattarelli (CGM) rassemble 1100 coopératives sociales et 75 groupements locaux. Depuis plusieurs années, de grandes initiatives ont été lancées par de nombreux réseaux et organisations tels que le réseau Ashoka ou la Fondation Schwab pour faire la promotion de ce type d’entrepreneuriat, ainsi qu’identifier et encourager des entrepreneurs sociaux et des entreprises sociales. Leur approche des entreprises sociales est, dans une certaine mesure, plus ouverte que d’autres approches (européennes par exemple) ou cadres juridiques, en ce sens qu’elle met surtout en avant le rôle des entrepreneurs sociaux individuels et leur but social sans aucun autre critère associé à la propriété collective ou la redistribution des excédents, particulièrement importants d’un point de vue social et solidaire. (Source: Séminaire Italie).