L’entrepreneuriat social insiste sur le fait que l’esprit
d’entreprise et le comportement entrepreneurial
peuvent se manifester en tout lieu (Dees, 1998) et
l’activité économique allie rentabilité et changement
social. En ce sens, il s’agit
couramment d’organisations
hybrides puisqu’elles mènent leurs
affaires tout en promouvant des
valeurs sociales. De même, elles
sont souvent caractérisées par une
pluralité de parties prenantes au
niveau de leur gouvernance et de
leur propriété (réunissant par
exemple les usagers, fondateurs,
financiers, autorités locales, etc.), ce
qui garantit en quelque sorte la
finalité sociale de l’entreprise. Les
entreprises sociales se caractérisent
également par une démocratie
économique. Cette démocratie
économique se traduit souvent par
des restrictions en termes de
pouvoir de vote et de retour sur les parts de capital (limitation de la part qui peut être
redistribuée aux actionnaires) (Nyssens, 2006).
Les entreprises sociales sont, depuis les années 90,
juridiquement reconnues dans divers pays. Certains de
ces cadres juridiques s’inspirent clairement du modèle
coopératif (par exemple le modèle pionnier italien
Cooperative Sociale Cooperativas Sociales en 1991).
D’autres cadres juridiques ont été développés, à l’instar
de la Community Interest Company au Royaume-Uni et
la Société à finalité sociale en Belgique. En Italie, le
Consorzio Gino Mattarelli (CGM) rassemble 1100
coopératives sociales et 75 groupements locaux.
Depuis plusieurs années, de grandes initiatives ont été
lancées par de nombreux réseaux et organisations tels
que le réseau Ashoka ou la Fondation Schwab pour
faire la promotion de ce type d’entrepreneuriat, ainsi
qu’identifier et encourager des entrepreneurs sociaux
et des entreprises sociales. Leur approche des
entreprises sociales est, dans une certaine mesure,
plus ouverte que d’autres approches (européennes par
exemple) ou cadres juridiques, en ce sens qu’elle met
surtout en avant le rôle des entrepreneurs sociaux
individuels et leur but social sans aucun autre critère
associé à la propriété collective ou la redistribution des
excédents, particulièrement importants d’un point de
vue social et solidaire. (Source: Séminaire Italie).