Surprise, stupéfaction, étonnement et ébahissement : le racisme anti-blanc existerait un peu tout de même et, plus fort encore, serait condamnable au même titre que le Racisme Officiel, celui tourné contre les Pas-Blancs. Avec cette jurisprudence qui vient de s’écrire, de nouveaux territoires juridiques s’ouvrent à l’exploration du vivre-ensemble par les citoyens français de toutes les couleurs. Youpi.
Toute l’histoire se passe en septembre 2010 : un certain Terrence Cheval, vendeur de son métier, se fait agresser par deux individus (l’homme à homme est rare, de nos jours, comme le courage, sans doute, de se battre d’égal à égal, sans arme du coté de l’agresseur) dont l’un, Arnaud Djender, finit par se faire attraper. Défavorablement connu des services de police, comme on dit pudiquement d’un type qui a un casier déjà long comme le bras, ce dernier est accusé, en plus d’avoir tapé dans la viande de Cheval, de l’avoir copieusement insulté avec des injures à caractère raciste.
Évidemment, dans les articles de presse qui relatent l’affaire, c’est un peu confus puisque dans cette agression, tout le monde est blanc (mais si), ce qui rend le caractère raciste des injures plus délicat à comprendre, et oblige les pisse-copie à des danses du ventre autour du pot pour ne pas dire que l’agresseur est de type « maghrébin » ou « un truc du style mais pas noir ». L’aspect comique de la non-discrimination chromatique des journalistes est flagrant lorsqu’il s’agit d’expliquer la déposition de notre agresseur :
Lors d’une déposition en mars 2011, lors de laquelle le prévenu niait encore l’agression, des clichés de lui-même lui on été soumis, sur lesquels il avait affirmé ne pas se reconnaître. Pressé de décrire la personne y figurant, il évoque un homme « de type arabe ».
Plus facile, en revanche, de glisser avec souplesse sur le casier du guignol ; pour le coup, les scribouillards ont l’habitude. L’aimable agresseur est – c’est ballot – en état de récidive et risque donc jusqu’à dix ans de prison. La procureure requiert donc quatre ans de prison dont un avec sursis. Comme on le voit, le risque de ces dix ans est donc très théorique. Après tout, ce n’est peut-être que sa première récidive, hein. Comme tout le monde, il a le droit à une troisième chance. Ou une quatrième, allez savoir. Disons une huitième et n’en parlons plus :
l’homme a déjà été condamné à sept reprises, notamment pour des affaires de stupéfiant, détention d’armes et outrage à personne dépositaire de l’autorité publique.
Certes, on m’objectera qu’il n’a pas récidivé sept fois pour agression (encore qu’il avait déjà été condamné pour des faits de violence). C’est exact, mais on aurait alors aussi la présence d’esprit de ne pas trop insister, vu les chefs de condamnations qui ne sont pas, exactement, de la petite broutille. En tout cas, manifestement, après sept condamnations, il n’a pas encore bien compris que la société attendait de lui un comportement un peu plus idoine. Et d’ailleurs, pourquoi l’aurait-il, puisque tout indique qu’il ne sera pas derrière les barreaux très longtemps (trois ans, c’est une peine courte, et la probabilité qu’il fasse effectivement une année complète est réduite).