mercredi 2 décembre 2015

Un ballon qui me hante

Non, je ne vous parlerai pas ici de foot, ni de rugby, ni d'aucun sport d'aucune sorte, contrairement à ce que le titre de billet suggère. Je vous parlerai ici d'une autre sorte de ballon, bien plus fascinante et riche en émotion : la montgolfière. Cet été, j'ai en effet vécu réalisé un vol en montgolfière qui me hante pas mal depuis. Cette aventure s'est déroulée près de Melon, et a commencé dans un champ, au matin avant l'aube, alors que l'aérostier étendait le ballon sur le sol. Le soleil n'était pas encore visible et mes amis et moi regardions ce ballet parfaitement orchestré. Au bout d'un moment (qui m'a paru d'autant plus long que je ne m'étais pas vêtu chaudement), tout a enfin été prêt et nous avons pu embarquer sur la nacelle, qui a aussitôt quitté le sol pour s'élever tout en douceur. Et j'en ai pris plein les yeux, à mesure que nous prenions de l'altitude. Pour tout dire, c'est presque impossible d'imaginer à quel point le monde est différent, vu d'en haut. Dans un film qui a marqué mon adolescence, il y a une scène que j'aime tout particulièrement : c'est quand Robin Williams grimpe sur son bureau et raconte qu'il faut savoir regarder sous un angle différent. Et c'est ce à quoi servait ce vol en montgolfière, d'une certaine façon : c'était un moyen unique d'admirer le monde sous un nouvel angle. Et je peux vous dire que le monde est différent, dès lors qu'on l'admire à 100 mètres d'altitude ! Pour vous donner une idée : vous avez déjà admiré la terre depuis depuis la verrière d'un petit avion ? Eh bien, ça n'a vraiment rien à voir ! Dans une montgolfière, l'absence de paroi de verre fait que vous profitez pleinement de l'expérience : tous les sens sont mis à contribution ! Depuis ce jour, j'y repense souvent. Ce vol en montgolfière à Melon est devenu ma façon à moi de prendre de la hauteur face au climat actuel. Et dans un monde où les gens se promènent avec des ceintures explosives, ça m'est chaque jour utile ! Faites cette expérience en vous renseignant directement auprès du prestataire de baptême en montgolfière. Cliquez sur le lien pour le contact.

Chirurgie robotisée: 144 morts

Aujourd’hui, l’expression « chirurgie robotisée » correspond principalement à un cas pratique : l’utilisation par les chirurgiens d’un appareil appelé « télémanipulateur », souvent de marque Da Vinci. Le robot n’est pas autonome, il faut le considérer comme un outil permettant au chirurgien d’opérer à distance, comme je le décris longuement dans cet article. 144, c’est le nombre de passagers morts dans le crash de l’A320 en mars (hors équipage), en quelques secondes. 144, c’est aussi le nombre de personnes décédées aux USA des suites d’une opération chirurgicale robotisée, entre janvier 2000 et décembre 2013. 144, ça fait beaucoup, ça fait peu ? C’est la question, un peu délicate, qu’on se pose depuis la publication d’un rapport, le 13 juillet, sur les complications survenues en chirurgie robotisée aux États-Unis. Le robot de « Terminator » s’opère lui-même (James Cameron, 1984) Réalisé par plusieurs professeurs d’université américaines (et le MIT), le document analyse les 10 624 complications médicales recensées par la FDA, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux. En substance, voilà ce qu’il dit : parmi les 10 624 complications, on en recense 144 ayant conduit au décès du patient et 1 391 dues à des blessures, le reste concernant des dysfonctionnements matériels ; logiquement, les spécialités chirurgicales ayant largement recours aux robots, telles que l’urologie et la gynécologie (voir cet article), connaissent moins d’accidents que celles ayant peu recours aux robots (comme la neurologie) ; les dysfonctionnements de matériels cités plus haut sont, par ordre décroissant d’importance : la chute d’une pièce abîmée dans le patient, la formation d’un arc électrique entre les instruments, des opérations involontaires de l’instrument, des « system errors » et une mauvaise retransmission vidéo (empêchant de voir l’intérieur du patient). « Cette étude ? c’est du bullshit ! » Le robot Da Vinci divise le milieu chirurgical. Une distinction nette, comme un coup de scalpel, entre ceux qui sont contre et ceux qui sont pour. Guy Vallancien, chirurgien urologue, 70 ans, déjà interrogé sur Rue89 à propos de la médecine de demain, fait clairement partie des défenseurs : « 144 morts sur 1,7 million de patients opérés, ça fait moins de 1 décès pour 10 000. C’est un chiffre extrêmement faible et ça demeure un taux tout à fait acceptable. » Et puis de toute façon, dit-il, cette étude, « c’est du bullshit ! » Même le Collège royal de chirurgie de Londres accable le rapport. Interrogé par la BBC, son porte-parole explique : « Les auteurs notent que “peu ou pas d’informations ont été fournies” sur les causes des décès. Ils pourraient donc être liés aux complications inhérentes à la chirurgie, pas au robot. » L’urologue Guy Vallancien poursuit l’argumentaire : « L’étude ne compare même pas la chirurgie robotisée aux autres chirurgies. En fait, il ne s’agit même pas d’une étude, elle n’a pas été relue par un comité d’édition. C’est une annonce brute de décoffrage, juste des chiffres, voilà tout ! » Arnold Schwarzenegger dans « Terminator Genisys », d’Alan Taylor Abdel-Rahmène Azzouzi, urologue au CHU d’Angers, se situe à l’extrême opposé de Guy Vallancien. Dans le milieu, il est reconnu comme la « grande gueule » réfractaire au robot Da Vinci. Il s’oppose « depuis plusieurs années à l’installation d’un télémanipulateur dans [son] service à Angers ». Pour lui, cette étude n’annonce rien de nouveau : « Quelques années plus tôt, on apprenait que 77 cas de décès étaient liés à l’utilisation d’un robot chirurgical. L’étude montre que les chiffres augmentent de manière régulière. Sur 1,7 million de patients traités, 144 morts, ça peut paraître peu significatif. Sauf que là, ces gens, ils sont morts parce qu’ils ont été opérés au robot. La cause n’est pas la maladie, c’est la technologie de l’intervention ! » « Un combat d’arrière-garde ! » Guy Vallancien reprend : « C’est typiquement une querelle d’anciens et de modernes. Ceux qui n’ont pas eu la chance d’en avoir un, ceux-là, ils tirent à vue, ils sont contre. Mais croyez- moi, c’est un combat d’arrière-garde ! » Quand je demande à Abdel-Rahmène Azzouzi ce que ça lui fait d’appartenir à l’arrière-garde, il me répond : « Ça me fait marrer, c’est moi qui suis de l’arrière-garde ? Prenons une opération courante en urologie, la prostatectomie. Ceux qui utilisent le robot perpétuent une pratique inventée le 7 avril 1904, à savoir l’ablation de la prostate. Ils peuvent le faire les yeux bandés, les mains attachées dans le dos, en apnée dans un bac d’eau, avec un robot, un télémanipulateur, dans tous les cas, ils retirent la prostate, comme on le faisait déjà en 1904. Si ça c’est de l’innovation... » Pour lui, la vraie innovation, celle qu’il défend, c’est la thérapie focale. Cette technique permettrait de traiter les tumeurs naissantes.

Audi, BMW et Daimler contre Google

Les trois constructeurs seraient sur le point de racheter Nokia Here, la filiale cartographie du groupe finlandais. Derrière cette acquisition, un bras de fer entre Google et le secteur automobile traditionnel avec plusieurs milliards de dollars à la clé. La guerre de la cartographie se poursuit et prend une dimension nouvelle. Audi, Daimler et BMW sont sur le point de se grouper pour acheter Nokia Here, le service de cartographie numérique du groupe finlandais. Cette acquisition, si elle devait se concrétiser, s’élèverait à 2,5 milliards de dollars (2,27 milliards d’euros), a indiqué mardi le Wall Street Journal. Mais, au-delà de la somme, la négociation en cours illustre le début d’une prise de conscience réelle des constructeurs automobiles face à la puissance de Google. Et marque leur volonté de résister à un rouleau compresseur qui entend bien devenir un acteur incontournable de la mobilité. Le grand public ne connaît pas Nokia Here. Et pourtant, quatre voitures sur cinq dans le monde avec un écran intégré sont équipées de la cartographie scandinave. Il est le leader sur son segment, présent dans près de 100 pays. En 2014, les licences vendues par Nokia Here à l’industrie automobile ont représenté la moitié des 970 millions de dollars de son chiffre d’affaires. En revanche, le grand public connaît Google Maps, arme de connexion massive et gratuite de Google. Google Maps est utilisé par un milliard de personnes chaque mois. C’était, en 2013, l’application mobile la plus utilisée sur la planète, selon une étude de l’institut GlobalWebIndex. Mais c’est aussi un assistant de navigation plutôt efficace. Résultat : non seulement les smartphones ont fait leur nid dans l’habitacle des voitures et déventousé les boîtiers GPS des concurrents, mais Google a imposé un standard, obligeant ces derniers à s’aligner et à proposer, eux aussi, des applications de navigation gratuites (avec des options payantes) alors que leur modèle économique était basé sur le payant à 100%. Au passage, Google a déposé sur place son grand rival Apple, qui lui tente de s’imposer avec son application Apple Plans, mais qui a pâti d'un mauvais démarrage. En 2012, il avait même tenté de virer Google Maps de sa bibliothèque App Store, avant d’être obligé de la réintroduire sous la pression des utilisateurs d’iPhones en colère. Aujourd’hui, la question des boîtiers est réglée. La bataille se joue sur un autre terrain. «L’enjeu, c’est de savoir qui va contrôler la console centrale, le tableau de bord», décrypte Franck Cazenave, auteur du livre Stop Google (édition Pearson), dans lequel il décrit la stratégie du géant américain pour s’imposer dans la mobilité physique. L’objectif de Google — et d’Apple — est de s’installer de façon permanente dans un espace qui jusqu’à présent lui était fermé : la voiture. Ils ont mis un pied dans la portière avec leurs smartphones, mais ce n’est qu’une étape. De plus en plus de voitures sortent des chaînes de fabrication avec des écrans intégrés au tableau de bord, offrant notamment un assistant de navigation installé par défaut — en général le fameux Nokia Here. Ce que veulent Google et Apple, c’est permettre au conducteur de transférer l’écran de son smartphone sur celui de sa voiture. Le premier avait ainsi annoncé en 2014 l’arrivée d’Android Auto, interface développée à partir de son système d’exploitation vedette (un milliard de smartphones dans le monde tournent avec Android). Le second avait lancé Carplay quelques semaines avant, basé sur le même principe. Le conducteur connecte son appareil et retrouve sur l’écran du tableau de bord une sélection de ses applications, celles qui sont compatibles avec les impératifs de sécurité : téléphonie, messagerie, musique en ligne, info trafic, info météo… et, bien sûr, navigation routière. Autant de services, connectés pour la plupart, qu’un constructeur automobile ne peut proposer, sauf à suggérer au propriétaire de prendre un deuxième abonnement internet spécialement pour sa voiture… ce qu’il ne fera pas. De nombreux constructeurs s’apprêtent donc à laisser ces deux géants du numériques s’installer dans l’habitacle de leur voiture. Hyundai a annoncé fin mai que sa Sonata, vendue aux Etats-Unis, serait la première à intégrer Android Auto. Carplay devrait suivre, a promis le coréen.

vendredi 13 novembre 2015

Enfer fiscal

Durant un meeting qui a eu lieu à Reykjavik en Islande vendredi dernier, je me suis retrouvé à table avec un participant qui défendait l'idée selon laquelle il fallait taxer encore davantage les riches. Même si je ne l'ai pas (trop) montré, son point de vue m'a vraiment assommé tant il était réducteur et en dehors des réalités. Parce que s'il y a une chose que j'ai pu voir, c'est que les impôts et les aides aux revenus ont une face sombre : ils pèsent négativement sur la détermination à travailler et à produire de la richesse. Et pire encore, ce constat vaut aussi bien pour le riche que pour le pauvre. Parce qu'en toute logique, un désir excessif d’égalité met à mal le potentiel de croissance d'une économie. Plus la répartition de la richesse se fait systématique et insistantes, moins il y a, de fait, de richesses à attribuer. D'une certaine manière, le fait de prendre la pelle à gâteau et de dire son envie de scinder le gâteau le fait déjà rapetisser ! Si survient alors un ralentissement économique, l'individu qui s'obstine à mettre l’accent sur la redistribution mord la main qui le nourrit. En étant trop imposés, les hommes les plus travailleurs sont en effet découragés de concourir à la richesse. Et en étant systématiquement entretenus, les habitants les moins créatifs sont également moins encouragés à contribuer au confort de tous ! Et je suis prêt à parier que ce problème sera dans peu d'années fort délicat à résoudre. Je ne sais si on optera pour plus de croissance (en tempérant ce désir d’égalité) ou pour une répartition à tire-larigot (quitte à saper les fondements de la richesse), mais je crains que la démagogie dont font preuve les politiques ne nous conduisent à la deuxième option. Ne vous méprenez pas, ces constatations ne sont en aucune façon une ode à l'inégalité. Une trop forte inégalité n’est résolument pas souhaitable. Dans un monde rongé par les inégalités, la disparité entre les privilégiés et les plus modestes conduit fatalement à la violence. Mais je maintiens qu'une exigence excessive d’égalité mine aussi la capacité de croissance, et est donc tout autant à éviter. Malheureusement, ce meeting à Reykjavik m'a montré que les discours démagogiques, pour creux qu'ils soient, avaient encore de beaux jours devant eux. Et si vous souhaitez participer au prochain colloque, allez sur le site de l’agence séminaire en Islande pour vous inscrire – suivez le lien.

La Grèce va t'elle se transformer ?

Pour obtenir un troisième plan d'aide, Alexis Tsipras a soumis jeudi à ses créanciers "de nouvelles propositions concrètes". Ces réformes très attendues seront examinées dimanche lors d’un nouveau sommet des dirigeants européens. Il a tenu parole. Conformément aux attentes de la zone euro, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a soumis jeudi 9 juillet les détails d’un nouveau plan de réformes à ses créanciers, condition nécessaire mais pas forcément suffisante à l’obtention d’un troisième plan d’aide européen. "Les nouvelles propositions grecques ont été reçues par le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, il est important que les institutions les prennent en compte dans leur évaluation", a indiqué ce porte-parole, Michel Reijns, sur son compte Twitter. Ces réformes seront examinées samedi par les créanciers d’Athènes et rediscutées dimanche lors d’une nouvelle réunion des 28 chefs d’État et de gouvernement européens. Mais si ce plan de la dernière chance n’est pas jugé satisfaisant par l’Europe, une sortie de la Grèce de l’UE, "grexit", serait probable. La Grèce s'était engagée cette semaine à des réformes sur la fiscalité et les retraites en échange d'un prêt sur trois ans du Mécanisme de stabilité européen (MES), fonds d’urgence de la zone euro. Pour l’heure, les Grecs apprennent à vivre avec peu d'argent liquide. La fermeture des banques grecques, qui dure déjà depuis huit jours ouvrables, est prolongée jusqu’à lundi 13 juillet. Néanmoins, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de continuer à alimenter le secteur bancaire grec, afin d’éviter son effondrement.

Pirate informatique

Les pirates qui se sont introduits dans une base de données de fonctionnaires américains ont dérobé les informations d'environ 21,5 millions de personnes, y compris des épouses ou des enfants d'employés, a annoncé jeudi le gouvernement. Parmi les personnes affectées, 19,7 millions sont des employés qui avaient subi une vérification de leurs antécédents pour accéder à un poste dans l'administration. Leurs éventuels antécédents judiciaires, mais également des informations sur leur état de santé, leurs finances ou leur famille font partie des éléments piratés. Le gouvernement américain précise qu'il s'agit d'un incident «distinct mais lié» à celui, révélé début juin, touchant les données de quatre millions d'employés fédéraux. Plusieurs médias américains avaient alors montré la Chine du doigt, Pékin dénonçant de son côté des allégations «irresponsables et sans fondement». Selon Michael Daniel, coordinateur pour la cybersécurité au sein du Conseil de sécurité nationale (NSC), «l'enquête sur l'attribution de cette attaque est en cours». «Nous ne souhaitons pas nous exprimer sur ce point (...) mais le fait que nous ne donnions aucune information publiquement ne veut pas dire que nous ne prenons pas des mesures», a-t-il expliqué lors d'une conférence téléphonique. Andy Ozment, haut responsable responsable au sein du ministère de la Sécurité intérieure, a cependant précisé que les attaques venaient «du même acteur qui évolue entre différents réseaux». Katherine Archuleta, directrice de l'OPM, a précisé que 3,6 millions de personnes étaient concernées par les deux incidents, le nombre total de personnes affectées s'élevant donc à 22,1 millions. Toute personne ayant été soumise à une vérification de ses antécédents à partir de l'an 2000 a «très probablement» été touchée par ce piratage, souligne l'Office of Personnel Management (OPM) dans un communiqué. L'agence gouvernementale ajoute cependant qu'elle ne dispose «d'aucune information à ce stade» permettant d'affirmer que ces informations ont été disséminées ou utilisées à des fins frauduleuses. Le piratage informatique envenime depuis longtemps les relations diplomatiques entre Washington et Pékin. Fin juin, lors d'une rencontre à Washington avec de hauts responsables chinois, le secrétaire d'État américain John Kerry s'est dit «profondément préoccupé par les questions de cybersécurité», évoquant en particulier des «dommages causés aux entreprises américaines».

mardi 1 septembre 2015

Développement de l'entreprise sociale en Italie

L’entrepreneuriat social insiste sur le fait que l’esprit d’entreprise et le comportement entrepreneurial peuvent se manifester en tout lieu (Dees, 1998) et l’activité économique allie rentabilité et changement social. En ce sens, il s’agit couramment d’organisations hybrides puisqu’elles mènent leurs affaires tout en promouvant des valeurs sociales. De même, elles sont souvent caractérisées par une pluralité de parties prenantes au niveau de leur gouvernance et de leur propriété (réunissant par exemple les usagers, fondateurs, financiers, autorités locales, etc.), ce qui garantit en quelque sorte la finalité sociale de l’entreprise. Les entreprises sociales se caractérisent également par une démocratie économique. Cette démocratie économique se traduit souvent par des restrictions en termes de pouvoir de vote et de retour sur les parts de capital (limitation de la part qui peut être redistribuée aux actionnaires) (Nyssens, 2006). Les entreprises sociales sont, depuis les années 90, juridiquement reconnues dans divers pays. Certains de ces cadres juridiques s’inspirent clairement du modèle coopératif (par exemple le modèle pionnier italien Cooperative Sociale Cooperativas Sociales en 1991). D’autres cadres juridiques ont été développés, à l’instar de la Community Interest Company au Royaume-Uni et la Société à finalité sociale en Belgique. En Italie, le Consorzio Gino Mattarelli (CGM) rassemble 1100 coopératives sociales et 75 groupements locaux. Depuis plusieurs années, de grandes initiatives ont été lancées par de nombreux réseaux et organisations tels que le réseau Ashoka ou la Fondation Schwab pour faire la promotion de ce type d’entrepreneuriat, ainsi qu’identifier et encourager des entrepreneurs sociaux et des entreprises sociales. Leur approche des entreprises sociales est, dans une certaine mesure, plus ouverte que d’autres approches (européennes par exemple) ou cadres juridiques, en ce sens qu’elle met surtout en avant le rôle des entrepreneurs sociaux individuels et leur but social sans aucun autre critère associé à la propriété collective ou la redistribution des excédents, particulièrement importants d’un point de vue social et solidaire. (Source: Séminaire Italie).


L'Australie est une forteresse anti-réfugiée

Après les navires militaires et les centres dans le Pacifique, la dernière innovation du pays contre les flux de réfugiés est d'en «sous-traiter» certains au Cambodge. Et le pays espère que l'Union européenne se convertira à ses vues... Ce sont quatre passagers peu ordinaires, soumis a une intense curiosité médiatique, qui ont atterri le 4 juin à l’aéroport de Phnom Penh. Trois Iraniens, ainsi qu’un Rohingaya, membre d’une des minorités musulmanes de Birmanie. Quatre réfugiés reconnus, ayant obtenu le statut de personnes soumises à des risques sérieux de persécutions dans leurs pays. Eux espéraient pouvoir s’installer en Australie, la puissante et prospère nation océanienne, auprès de laquelle ils avaient déposé leur demande d’asile. En lieu et place, ce sera le Cambodge, petit pays en voie de développement d’Asie du Sud-Est, marqué par deux décennies de guerre civile dans les années 1970-80. Dès leur arrivée, encadrés par des policiers et des diplomates dans l’espace VIP de l’aéroport, les réfugiés ont été embarqués dans un minibus aux rideaux tirés pour les soustraire à l’attention de la presse, et emmenés dans une villa imposante de la capitale cambodgienne. Là, l’Organisation internationale des migrations (OIM), une agence intergouvernementale, se charge de les aider à s’acclimater à leur environnement déroutant en délivrant une aide en matière d’«orientation culturelle». «L’orientation culturelle inclut des cours de khmer, d’anglais, d’histoire, de l’aide sociale et sanitaire, ainsi que tout ce qui concerne la vie pratique, de comment aller faire ses courses à ouvrir un compte», explique Joe Lowry, porte-parole de l’OIM, qui ajoute espérer que «la vague d’intérêt dont ils font l’objet retombera et qu’ils pourront ainsi s’intégrer facilement». Cette attention est due au fait qu’il s’agit des premiers réfugiés à «bénéficier» de l’accord signé en septembre 2014, qui prévoit l’accueil sur le sol cambodgien des demandeurs d’asile pour l’Australie. Le parachèvement de la politique de verrouillage mise en place par les gouvernements successifs de Canberra à l’encontre des migrants, qui est allée crescendo à compter de 2010. Première mesure: faire intercepter par la marine militaire au large des côtes les bateaux chargés de réfugiés, souvent en provenance d’Indonésie, pays de transit, et les forcer à faire demi-tour. Deuxième mesure: contraindre les demandeurs d’asile à résider, le temps que leur demande soit examinée, dans les centres de rétention situés sur l’île de Nauru, dans le Pacifique, ainsi qu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Enfin, dernier point: même les demandeurs d’asile qui obtiennent le statut de réfugiés ne peuvent se rendre en Australie et doivent se réinstaller sur place, sur ces territoires du Pacifique –ce qu’on appelle, en Australie, la «solution Papouasie Nouvelle-Guinée»– ou donc, dorénavant, au Cambodge. L’Australie estime que, pour sévère qu’elle soit, sa politique –martelée dans des messages officiels destinés à décourager candidats et trafiquants– bénéficie du soutien de son opinion publique, et pourrait même se révéler précurseure, susceptible d’inspirer une Union européenne confrontée à son propre afflux de réfugiés. Le Premier ministre conservateur Tony Abbott a ainsi déclaré, lors du drame du mois d’avril qui aura vu 800 migrants se noyer en Méditerranée, que «la seule solution était de stopper les bateaux» et ainsi d’encourager les Européens à mettre en place «des politiques très fortes», à l’image de celles par lui mise en place (mais même Nigel Farage, le leader du très droitier parti britannique Ukip, a jugé la politique suivie un peu dure). Les Européens, qui débattent à l’heure actuelle de quotas pour répartir l’accueil, sont pourtant encore très loin d’envisager une politique similaire à celle mise en place dans l’hémisphère sud. La Cour européenne des droits de l’homme a déjà jugé que le renvoi forcé des bateaux était illégal. Le vieux serpent de mer de l’externalisation du droit d’asile a pourtant refait récemment surface, avec l'idée de l’ouverture de centres de transit dans les pays d’Afrique du Nord (le ministre de l’Intérieur allemand a réévoqué l’idée en février). Problème: des pays comme la Libye, en proie à une guerre civile larvée, n’offrent pas de garantie de respect des droits humains des demandeurs d’asile. Canberra assure de son côté que les pays où elle «délocalise» ses réfugiés respectent eux les droits de l’Homme et sont en plein décollage économique, offrant des opportunités pour refaire sa vie. Voire. Les nombreuses ONG travaillant au Cambodge ont pour la plupart dénoncé l’accord mis en place. «Nous avons de sérieuses réserves sur la capacité du Cambodge à offrir un havre de paix pour les réfugiés de Nauru, notamment les enfants, explique ainsi Jay Laurence Till, de World Vision Cambodia. Le Cambodge est une des nations les moins développées de la région et mène sa propre bataille difficile contre la pauvreté.»

800 ans de Magna Carta

Depuis 800 ans, l’Angleterre, puis par extension le Royaume-Uni, a fonctionné sans constitution écrite, construisant son appareil législatif d’après la Magnus Carta. La longévité et la solidité du système britannique met en perspective l’utilité de notre Constitution. 800 ans de la Magna Carta : cet esprit anglo saxon qui permet de vivre très bien sans constitution et avec beaucoup moins de lois qu’en France La Constitution est construite en France et dans l’ensemble des pays européens comme le socle de la République. Comment le système britannique a pu se passer de la rédaction d’une Constitution ? L’engagement de Cameron de parvenir avant la fin de son mandat à la rédaction d’un texte fondateur est-il tenable ? Il faut toujours se souvenir que l’histoire britannique, même dans ses périodes troublées, est une histoire sans intervention d’une armée extérieure hostile. L’histoire se déroule donc de manière continue, ce qui n’empêche pas des évolutions. Dans un colloque, il y a une quinzaine d’années, alors que les différents intervenants expliquaient le contenu de leur constitution nationale en commentant les dispositions écrites, un Lord britannique a pris la parole pour dire : "Notre Constitution, c’est l’histoire". Tout est dit. Le caractère non écrit de la constitution britannique fait partie de l’ensemble du droit non écrit des îles britanniques. Il faut bien comprendre que le programme de M. Cameron, annoncé par la Reine le 27 mai, ne consiste pas à préparer une constitution au sens continental du terme, c’est-à-dire un texte relatif à l’organisation des pouvoirs politiques, mais uniquement une déclaration des droits fondamentaux. Dans la plupart des pays de droit écrit (Allemagne, Italie, Espagne, France…) la constitution nationale comprend à la fois les règles concernant l’organisation des pouvoirs (chef de l’État, Parlement, Gouvernement, collectivités locales, cour constitutionnelle…) et une charte des droits et libertés. Outre-Manche, le gouvernement Cameron ne propose pas de rédiger un texte définissant de manière plus précise le rôle et les pouvoirs de la Reine ou du Parlement. Par contre l’idée d’une déclaration britannique des droits ("British Bill of Rights") s’inscrit dans la volonté des Britanniques de réduire l’influence des cours européennes, qu’il s’agisse de la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg ou de la Cour de justice de l’Union européenne de Luxembourg. Les partisans de cette réforme considèrent que l’adoption d’une telle charte limiterait automatiquement les pouvoirs des deux cours européennes, ce en quoi, au regard de la jurisprudence des deux institutions, ils ont tort. Chacune d’entre elles a jugé que les dispositions de la constitution nationale ne pouvaient l’emporter sur les traités européens, tels qu’ils sont interprétés par les juridictions compétentes. Cette perspective du gouvernement Cameron doit être appréciée en combinaison avec la décision d’organiser avant la fin 2017 un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Dans le discours de la Reine, le Premier ministre a pris soin de parler de "proposals", de propositions, et non de mesures ou de décisions. D’après les commentateurs britanniques il s’agit donc d’ouvrir un débat et non d’une véritable annonce avec un calendrier de réalisation. Il est probable que la suite de cette idée sera différente suivant que le référendum "maintien dans l’Union européenne" sera positif ou négatif.

jeudi 21 mai 2015

Fidéliser ses salariés

Tout au long de ma carrière, j'ai travaillé pour des entreprises qui avaient peu, voire pas du tout, de connaissance en management, et étaient incapables d'entretenir la stimulation commerciale. Dans ces boîtes dépassées, on demandait donc aux employés de se donner à 200 % mais on leur apportait très peu (voire rien) en compensation. Tout donner pendant des semaines pour récolter au final des cacahuètes, ça met d'abord un peu sur les nerfs, mais ça finit surtout pas démotiver le salarié le plus énergique. L'entreprise pour laquelle je travaille aujourd'hui semble heureusement être un peu plus évoluée : elle sait reconnaître le travail fourni ; et quand elle organise un challenge commercial, la dotation est systématiquement à la hauteur de l'effort demandé. Du coup, c'est avec joie que j'accueille chaque challenge commercial, et chacun se bat comme un lion pour remporter la mise. L'année dernière, j'ai ainsi remporté un MacBook, un rameur (que je n'utilise pas, certes, mais je l'ai tout de même gagné et j'en suis fier), des places VIP pour des matchs de foot... Si je me réjouissais déjà de ce quatorzième mois en produits divers, j'ai décroché le mois dernier un voyage de presque une semaine en Nouvelle-Zélande, sur la terre du Seigneur des Anneaux. Un voyage thématique que je ne suis pas prêt d'oublier ! Pourtant, au début, je dois avouer que je n'étais pas franchement chaud pour y participer. Je craignais que les activités organisées sur place soient un peu trop touristiques à mon goût. Vous avez déjà certainement connu ça, c'est le genre d' activité ultra-touristique où tout sonne faux : les personnages, les costumes, et même le décor. J'ai déjà eu l'occasion de vivre ce genre de moment au cours de voyages avec ma conjointe, et inutile de précisé que j'ai très peu apprécié. Mais mon entreprise a fait appel à une agence événementielle spécialisée, qui a tout organisé d'un bout à l'autre et nous a proposé un séjour parfait de bout en bout. N'est-ce pas de l'argent jeté par les fenêtres, me demanderait alors un de mes anciens patrons ? Quel bénéfice pour l'entreprise qu'un voyage au bout du monde ? Eh bien, en réalité, je crois que mon entreprise a gagné sur les deux tableaux, avec ce challenge commercial : elle a non seulement fait des heureux parmi ses salariés, mais elle a également largement contribué à améliorer la communication entre ceux-ci. Les participants forment une équipe plus que jamais, depuis ce voyage, et ont tissé des liens et une efficacité dans la communication qu'ils n'auraient pas pu acquérir dans le cadre du travail. Durant une longue période, j'ai changé de boîte comme de chemise. Mais je crois que c'est désormais fini. Quand on a goûté au bon management, il est impossible de revenir en arrière ; et plus difficile de partir, encore. Voilà un piège comme je les aime. Je vous laisse un lien pour en savoir plus sur le métier de l’incentive.


Amazon Business

Après les particuliers, les entreprises. Amazon.com part à l'assaut des entreprises avec le lancement d'"Amazon Business". Cette nouvelle place de marché doit permettre aux clients d'acheter en ligne tout un tas de produits liés aux entreprises. Certains seront uniquement disponibles sur la plateforme B2B. "Amazon Business" est en fait une extension de ce qui était autrefois "Amazon Supply", le site de gros du groupe lancé en 2012. À son apogée, Supply offrait environ 2,2 millions de produits à des millions de clients. Amazon Business sera beaucoup plus grand, offrant des centaines de millions de produits, certains exonérés de taxes, d'autres livrables gratuitement dans les deux jours, explique le géant du e-commerce

Google veut soutenir la presse européenne

Google et les grands éditeurs de presse vont-ils faire la paix pour de bon ? Le géant internet et huit journaux et magazines européens ont trouvé un nouveau terrain d'entente, avec le lancement d'un projet baptisé "Digital News initiative" (Initiative pour le journalisme numérique) et doté d'une enveloppe de 150 millions d'euros. Il doit remplacer le Fonds pour l'innovation numérique de la presse (FINP), créé en 2013 sous l'impulsion de François Hollande et d'Eric Schmidt, le patron de Google. "Je veux faire mieux pour la presse, et je sais que nous pouvons faire mieux pour la presse", a déclaré Carlo d'Asaro Biondo, le patron des partenariats stratégiques du groupe en Europe, au cours d'une conférence organisée par le 'Financial Times'. Le journal britannique fait d'ailleurs partie des signataires de ce projet, tout comme 'The Guardian', l'allemand 'FAZ', l'espagnol 'El Pais', ou encore 'Les Echos'. Google, qui fait l'objet de poursuites de la part de Bruxelles pour abus de position dominante dans les recherches sur Internet, est aussi dans le collimateur des éditeurs de presse depuis de longues années. Ils lui reprochent de leur voler une partie de l'audience sur leurs sites internet, et de désavantager ceux qui mettent en place des contenus payants. Parfois, la réponse est radicale, à l'image de celle de l'Espagne fin 2014 : au nom du droit sur la propriété intellectuelle, le gouvernement demande désormais aux services d'actualité en ligne de payer une redevance aux sites dont ils reproduisent une partie des contenus... Une semaine après le vote de cette loi, le groupe fermait sa plateforme Google News dans le pays. Google explique dans un communiqué de presse que le projet lui permettra, aux côtés des éditeurs, de monter un groupe de travail, afin de dialoguer et d'explorer de nouveaux produits pour doper les revenus, le trafic, mais aussi l'engagement des lecteurs. Le groupe veut aussi soutenir l'innovation dans le journalisme numérique, en créant un fonds dédié - avec à la clef donc une enveloppe de 150 millions d'euros. Enfin, il veut participer à la formation des journalistes et proposera aux rédactions partenaires en Europe de leur envoyer des membres de ses équipes, pour travailler sur les compétences en matière de numérique. Lors de la présentation du projet, Carlo d'Asaro Biondo a expliqué qu'à terme, l'idée était de mettre en avant, dans Google News, les sites d'information affichant une marque forte, mais aussi une expertise, et des contenus à valeur ajoutée. "Mais soyons clairs : nous ne déciderons pas, nous Google, ou n'importe quelle autre industrie. Les consommateurs s'en chargeront". 'Le Financial Times' note que l'initiative ne fait pas l'unanimité puisque de grands noms de la presse, comme le groupe allemand Axel Springer, mais aussi News Corp, le groupe de Rupert Murdoch à la tête de plusieurs titres en Grande-Bretagne, ont refusé de s'associer au projet.

mardi 28 avril 2015

Voltige aérienne et machine à laver

Aujourd'hui, je connais la sensation que doivent éprouver les vêtements dans une machine à laver. Car cette semaine, j'ai réalisé un vieux rêve : un baptême de voltige aérienne. Si je parle de machine à laver, je le dis sans exagération. C'est même bien en deçà de ce qu'on éprouve. C'est simple : j'en ai eu des courbatures pendant deux jours ! Je crois qu'il est impossible d'imaginer l'effet que peut faire une simple figure acrobatique. Si le spectacle est déjà impressionnant vu du sol, il devient dément lorsqu'on est à l'intérieur du cockpit. La plupart du temps, on ne sait plus si l'on est à l'endroit ou à l'envers. Le sol peut apparaître de n'importe quel côté, et il faut généralement plusieurs secondes pour retrouver ses repères. L'oreille interne n'a pas le temps de s'acclimater aux changements de position et joue des tours. Une machine à laver géante, oui : voilà à quoi ressemble la voltige aérienne. On se sent tour à tour écrasé dans son siège (pendant un looping), ou suspendu dans les airs (pendant un vol dos). Et les figures s'enchaînent toutes les unes aux autres, presque sans interruption : boucles, vrilles, chandelles, tonneaux, immelmanns... Le pilote m'avait dit plusieurs fois pendant le briefing que je pouvais calmer le jeu à tout instant. Et je dois reconnaître que j'ai hésité par moments. Mais j'ai tenu bon, bien décidé à vivre l'expérience jusqu'au bout ! Même s'il a fallu serrer les dents par moments, et se forcer à respirer pour se calmer entre deux tonneaux. Tout comme un vêtement à la sortie de la machine, je suis ressorti trempé de l'appareil. Pourquoi ? Parce que j'avais sué comme un boeuf, pardi ! C'est simple : je dégoulinais littéralement. Pendant tout le temps de la voltige, le corps reste contracté (ce n'est pas une expérience très naturelle, pour lui). On aurait pu croire en me voyant que je ressortais d'une piscine plutôt que d'un avion. Cela dit, je suis tout de même de ne pas avoir été malade. Ce qui doit être assez fréquent, j'imagine. Le pilote m'a fait la totale, et voyant mon enthousiasme, m'a même ajouté quelques figures qui n'étaient pas prévues au programme ! Merci à tous ceux qui m'ont offert cette activité démentielle. Pour votre anniversaire, je vous promets une revanche qui ne sera pas piquée des hanetons. Si vous aussi vous voulez tenter l'aventure, voilà un lien vers un site qui vous propose mon expérience de voltige aérienne.


Le bon sens économique pour l'aéroport Basle Mulhouse

La France et la Suisse sont parvenus à un accord sur le statut juridique de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, situé en territoire français mais où certaines compagnies aériennes bénéficient du droit fiscal suisse. Un accord global devrait être annoncé d’ici la fin septembre. A la veille de la visite du président français en Suisse, la première depuis 17 ans, les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont signé une déclaration sur l’aéroport, « pôle économique et employeur majeurs de la région tri-nationale franco-germano-suisse ». Après plus de cinq années de négociations, cet accord définit le cadre juridique qui sera appliqué à l’aéroport et aux entreprises du secteur douanier suisse : selon le communiqué du Quai d’Orsay du 14 avril 2015, il « fixe les modalités d’application de l’impôt français sur les bénéfices, dans le cadre d’un régime simple et favorable » ; « prévoit, sous réserve de l’accord du Conseil de l’Union européenne, l’application de la TVA suisse » ; et « met en place un mécanisme pour compenser les coûts engagés par la France au titre du transport aérien ». Avec cet accord d’étape est enfin mis en place un régime juridique pérenne qui assure l’avenir de cet aéroport et le développement de l’emploi. Les discussions vont se poursuivre sur la question des taxes locales, en vue d’une conclusion au plus tard le 1er octobre 2015; au cours de ces travaux, le statu quo est maintenu. La fiscalité française s’applique aux activités des entreprises sur le secteur douanier suisse, à l’exception des compagnies aériennes exploitant des vols internationaux, conformément a la convention fiscale franco-suisse du 9 septembre 1966 modifiée. Des aménagements sur l’impôt sur les bénéfices sont proposés aux entreprises qui le souhaitent, avec notamment l’ouverture d’un guichet local unique. « Avec l’objectif de contribuer au développement de l’aéroport et des entreprises sises dans le secteur douanier suisse », la France et la Suisse conviennent de mener une évaluation du montant des taxes locales pour ces entreprises. Au sujet de la fiscalité indirecte, la Suisse et la France ont finalisé conjointement une demande au Conseil de l’Union européenne de dérogation à la directive TVA, dans le secteur douanier suisse de l’aéroport. Le produit de l’impôt sur les bénéfices prélevé sur l’établissement public franco-suisse de l’aéroport est partagé à parts égales entre les deux pays « par reversement partiel de la France à la Suisse ». Cette disposition sera appliquée à compter de l’exercice 2015, sur la base de modalités de reversement restant à définir. Quant à la couverture des 6 millions d’euros engagés par la DGAC pour assurer la gestion du trafic aérien sur le territoire français, « en lien avec le secteur douanier suisse de l’aéroport qui est associé à des droits commerciaux suisses », l’accord implique qu’ils seront remboursés par l’aéroport via une redevance supplémentaire pour les compagnies aériennes desservant le secteur douanier suisse (calculée en fonction du nombre de passagers embarqués). Enfin la France et la Suisse « conviennent par ailleurs de poursuivre les discussions sur la taxe de solidarité sur les billets d’avion ». Cet accord fait suite à la décision unilatérale du ministère français de l’économie, annoncée l’été dernier, de soumettre toutes les entreprises de l’aéroport au droit fiscal hexagonal dès le 1er janvier 2015. Provoquant un tollé chez le gestionnaire comme chez les 65 sociétés suisses, dont certaines menaçaient de partir s’installer à Zurich. Mais les disputes sur le statut de l’EuroAirport, seul aéroport binational au monde, ne sont pas nouvelles : rappelons qu’en 2013, la DGAC avait annoncé qu’à partir du 1er juillet tous les passagers décollant de Bâle-Mulhouse seraient assujettis à la taxe de l’aviation civile française (à l’époque 4,31 euros pour les vols à l’intérieur de l’Union Européenne, 7,75 euros en dehors) et à la taxe de solidarité envers l’Afrique dite « taxe Chirac » (1 euro dans l’UE, 4 euros en dehors). Les vols sous droit de trafic suisse, soit 89% du trafic au départ de Bâle – Mulhouse, étaient exemptés de ces taxes qui auraient donc représenté un surcoût de 5,31 à 11,75 euros par billet d’avion selon les destinations (la DGAC avait finalement renoncé). Et dès 2011, la low cost easyJet Switzerland, filiale de droit suisse de la spécialiste britannique du vol pas cher et premier opérateur à l’EuroAirport, avait menacé de fermer sa base suite à une décision de la Cour de Cassation qui prévoyait d’imposer le droit français à toutes les compagnies présentes. La France et la Suisse avaient finalement décidé l’année suivante de maintenir les choses en l’état…

Augmentation du travail au noir

L'emploi à domicile a repris sa baisse au quatrième trimestre 2014 après quelques mois de stabilité, et sur un an le recul s'est poursuivi, une situation "alarmante" aux yeux des particuliers employeurs qui alertent depuis "onze trimestres" sur une remontée du travail au noir. Au quatrième trimestre, par rapport au troisième, la masse salariale versée par les employeurs de salariés à domicile a diminué de 0,9 %, alors qu'elle avait augmenté de 0,2 % le trimestre précédent et avait été stable au deuxième trimestre, selon les chiffres publiés mercredi par l'organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale (Acoss). Sur un an (quatrième trimestre de 2014 par rapport à la même période de 2013), la masse salariale a poursuivi sa baisse, bien qu'à un rythme plus lent qu'en 2013 (- 2,2 %, en comparaison avec - 5,2 % un an plus tôt). Le nombre total d'heures déclarées a baissé de 3,6 % au quatrième trimestre par rapport à la même période de 2013, et le nombre d'employeurs a diminué de 1,4 % à 1,959 million. Selon Béatrice Levaux, présidente de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem), ces "nouveaux chiffres alarmants" ne sont pas une surprise. "Mais la vraie inquiétude, c'est qu'au bout de onze trimestres on s'habitue" à cette baisse de l'emploi déclaré, a-t-elle commenté. Selon elle, dans un contexte de "pouvoir d'achat qui s'est contraint pour les classes moyennes", cette baisse reflète, plus qu'un renoncement à des heures d'emploi à domicile, une hausse du travail au noir, car les ménages ont "des besoins incompressibles". Dans les activités "hors garde d'enfants" (aide ménagère, garde-malade, aide aux personnes âgées, soutien scolaire...), la masse salariale a diminué de 1 % au quatrième trimestre et de 2,4 % sur un an. Pour la garde d'enfants à domicile, elle est restée stable au quatrième trimestre (+ 0,3 %), mais sur un an elle a baissé de 0,7 %. D'autre part, l'activité des assistantes maternelles, qui gardent à leur domicile des enfants, a légèrement diminué au quatrième trimestre (masse salariale en baisse de 0,7 %) et a été quasiment stable sur un an (+ 0,1 %). Le nombre d'employeurs a diminué de 2,3 % au quatrième trimestre et de 1,5 % sur un an, à 887 000. Le nombre total des particuliers employeurs s'élevait à 2,8 millions fin 2014 (- 1,4 % en un an). Pour la Fepem, c'est la réforme des avantages fiscaux qui est à blâmer pour la baisse d'activité, car elle a entraîné une hausse du coût de l'emploi. Au 1er janvier 2011, l'abattement de 15 points sur les cotisations sociales des ménages qui déclaraient leur employé à domicile au salaire réel (et non au forfait) a été supprimé. Puis, début 2013, la possibilité de déclarer au forfait (qui permettait de payer des charges calculées sur la base du smic quel que soit le salaire versé au salarié) a également été supprimée afin d'améliorer le niveau de protection sociale des employés. Cela a été compensé partiellement pour les employeurs par l'introduction d'un allègement de charges forfaitaire de 0,75 euro par heure de travail. Le Parlement a voté fin 2014 un doublement de cette exonération, de 0,75 à 1,50 euro, en limitant ce coup de pouce aux gardes d'enfants de 6 à 13 ans, pour 40 heures par mois maximum. Mais cette mesure n'est pas encore entrée en vigueur, puisqu'il n'y a "toujours pas de décret d'application", signale la Fepem, qui considère de toute façon le geste "illisible", et insuffisant pour relancer l'emploi déclaré. Pour avoir un effet, l'allègement de charges devrait être de "2 euros par heure de travail" et concerner tous les emplois à domicile, estime Béatrice Levaux.

lundi 16 mars 2015

Content de vendre des armes

C'est vrai que c'est une performance, mais du coups, faut-il quand même se féliciter de vendre des armes ? Je parle ici du Rafale, machine de guerre. En déplacement mercredi à Mérignac (Gironde) sur un site Dassault, François Hollande s'est félicité du "succès remarquable" de la filière aéronautique de la France après la vente de 24 avions Rafale à l'Égypte. Avant de se rendre à Madrid, pour rencontrer le chef du gouvernement espagnol, François Hollande a fait un détour, mercredi, près de Bordeaux. Sur le site de Mérignac (Gironde) de Dassault Aviation, le chef de l'Etat a salué la vente de 24 avions Rafale à l'Égypte, un "succès remarquable" pour la filière aéronautique de la France mais aussi un exemple et un espoir pour toute son économie. Premier président français à avoir visité les chaînes de montage du site de l'avionneur à Mérignac, François Hollande a estimé que le Rafale a désormais "une nouvelle notoriété et une nouvelle reconnaissance, est aujourd'hui un avion qui a tout pour réussir sur la scène internationale". "Il faut continuer les discussions avec l'Inde", qui avait manifesté son intérêt pour l'avion de combat français, "mais il faut aussi aller voir les autres pays" qui s'y étaient intéressés, a souligné le Président devant des journalistes. Lire aussi : Vente des Rafale, les coulisses d'une grande première Un contrat sera-t-il signé avec l'Inde? Il s'est toutefois refusé à donner davantage de précision sur ces pays : "Il y en a quelques-uns mais je ne vais surtout pas les révéler parce que ce qui compte c'est d'avoir un temps de négociation discret" pour éviter les déceptions et mener les discussions à terme. Le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, s'est lui montré optimiste pour la signature d'un nouveau contrat de vente de Rafale, estimant avoir "des chances certaines d'en faire un deuxième en 2015". Interrogé sur les avancées des négociations de vente de 126 Rafale à l'Inde, il a tenu à se montrer "prudent" car "ce n'est pas fait" mais, a-t-il dit, "on a un partage contractuel sur lequel on est d'accord, maintenant il faut finaliser le contrat". Source: Avion de chasse.


Ils vont taxer l'internet

Dans l’état actuel de la France, taxer, c’est mourir un peu. C’est pourquoi les ministres de notre belle et grande république s’emploient à taxer avec minutie et précaution, sans que ça se voit trop, pour éviter de tuer l’hôte. C’est le cas de Fleur Pellerin, la ministre de l’interweb et des lolcats, et habituée de ces colonnes. Depuis son arrivée au gouvernement, elle veut absolument faire cracher Facebook et Google au bassinet. Elle a peut-être enfin trouvé comment faire… Et comme dans les autres secteurs et pour les mêmes raisons, il faudra faire ça en douceur. L’idée de base est simple : Google et Facebook (ainsi que d’autres entreprises dont le développement est assuré par Internet) sont deux grosses sociétés bien dodues et bien juteuses, dont tout le potentiel fiscal n’a pas été exploité : du point de vue des suceurs de taxe, ces gros animaux sont, en effet, particulièrement appétissants mais, hélas, trop bien protégés et surtout installés suffisamment loin de l’enfer fiscal pour échapper au plus gros de la ponction. À cette situation désagréable d’un festin potentiel difficile à réaliser, il faut ajouter l’ambition habituelle du politicien moyen qui ne désire rien tant qu’accrocher à son palmarès l’une ou l’autre victoire médiatique qu’il pourra revendiquer sur les plateaux télés. Fleur PellerinFaire s’agenouiller de grosses boîtes américaines, leur soustraire quelques centaines de millions (des milliards, peut-être), voilà qui est alléchant tant sur le plan financier que sur le plan médiatique. Pas étonnant, dès lors, que la ministre déléguée en charge de l’innovation fiscale, des réseaux d’affaires et des GIFs animés pousse à la roue d’une taxation générale de ces gros acteurs depuis qu’elle est arrivée en poste. On pourrait presque parler d’un trouble compulsif si sa motivation n’était pas, finalement, tout ce qu’il y a de plus rationnel : choper les grands de l’Internet, c’est tout bon pour elle. Évidemment, les épisodes qui marquèrent l’innovation fiscale de Fleur furent remplis d’embûches : la dernière idée en date, qui consistait à découper internet en petite tranches amusantes et à proposer du forfait en fonction de l’usage, n’a pas reçu un accueil très chaleureux, tant de la part des internautes que de la part des Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) qui perdent pas mal de temps à payer des taxes par-ci, des cotisations par là et remplir des Cerfa trucs et muches le reste du temps sans, en plus, s’imposer une nouvelle segmentation de leur marché en proposant des forfaits ridicules « Tout Internet Sauf La Vidéo Pour Seulement 12.33€ HT par mois ! » ou « Youtube Non Stop Mais Sans Google pour 8.99€ TTC, c’est possible » …

Y aurait-il du racisme anti... blanc ?

Surprise, stupéfaction, étonnement et ébahissement : le racisme anti-blanc existerait un peu tout de même et, plus fort encore, serait condamnable au même titre que le Racisme Officiel, celui tourné contre les Pas-Blancs. Avec cette jurisprudence qui vient de s’écrire, de nouveaux territoires juridiques s’ouvrent à l’exploration du vivre-ensemble par les citoyens français de toutes les couleurs. Youpi. Toute l’histoire se passe en septembre 2010 : un certain Terrence Cheval, vendeur de son métier, se fait agresser par deux individus (l’homme à homme est rare, de nos jours, comme le courage, sans doute, de se battre d’égal à égal, sans arme du coté de l’agresseur) dont l’un, Arnaud Djender, finit par se faire attraper. Défavorablement connu des services de police, comme on dit pudiquement d’un type qui a un casier déjà long comme le bras, ce dernier est accusé, en plus d’avoir tapé dans la viande de Cheval, de l’avoir copieusement insulté avec des injures à caractère raciste. Évidemment, dans les articles de presse qui relatent l’affaire, c’est un peu confus puisque dans cette agression, tout le monde est blanc (mais si), ce qui rend le caractère raciste des injures plus délicat à comprendre, et oblige les pisse-copie à des danses du ventre autour du pot pour ne pas dire que l’agresseur est de type « maghrébin » ou « un truc du style mais pas noir ». L’aspect comique de la non-discrimination chromatique des journalistes est flagrant lorsqu’il s’agit d’expliquer la déposition de notre agresseur : Lors d’une déposition en mars 2011, lors de laquelle le prévenu niait encore l’agression, des clichés de lui-même lui on été soumis, sur lesquels il avait affirmé ne pas se reconnaître. Pressé de décrire la personne y figurant, il évoque un homme « de type arabe ». Plus facile, en revanche, de glisser avec souplesse sur le casier du guignol ; pour le coup, les scribouillards ont l’habitude. L’aimable agresseur est – c’est ballot – en état de récidive et risque donc jusqu’à dix ans de prison. La procureure requiert donc quatre ans de prison dont un avec sursis. Comme on le voit, le risque de ces dix ans est donc très théorique. Après tout, ce n’est peut-être que sa première récidive, hein. Comme tout le monde, il a le droit à une troisième chance. Ou une quatrième, allez savoir. Disons une huitième et n’en parlons plus : l’homme a déjà été condamné à sept reprises, notamment pour des affaires de stupéfiant, détention d’armes et outrage à personne dépositaire de l’autorité publique. Certes, on m’objectera qu’il n’a pas récidivé sept fois pour agression (encore qu’il avait déjà été condamné pour des faits de violence). C’est exact, mais on aurait alors aussi la présence d’esprit de ne pas trop insister, vu les chefs de condamnations qui ne sont pas, exactement, de la petite broutille. En tout cas, manifestement, après sept condamnations, il n’a pas encore bien compris que la société attendait de lui un comportement un peu plus idoine. Et d’ailleurs, pourquoi l’aurait-il, puisque tout indique qu’il ne sera pas derrière les barreaux très longtemps (trois ans, c’est une peine courte, et la probabilité qu’il fasse effectivement une année complète est réduite).

lundi 26 janvier 2015

Comment l'Espagne va gagner la guerre du tourisme

L’hébergement marchand en Espagne est dominé par l’hôtellerie qui concentre 56% des lits disponibles contre 17% en France. En Espagne, les grandes entreprises hôtelières se sont naturellement développées dans les régions les plus touristiques : Baléares et Catalogne. Les entreprises espagnoles hôtelières se caractérisent comme ayant une structure de propriété très concentrée et familiale. Les tour-opérateurs étrangers ont joué un rôle prédominant dans le développement de l’hôtellerie au début des années 1970. Les principales destinations touristiques ont vu le jour sous l’influence des tour-opérateurs anglais et allemands qui recherchaient des destinations « soleil » à proposer à leurs clientèles des pays du Nord de l’Europe. Les tour-opérateurs ont réalisés un travail de promotion directe des hébergements sur différentes destinations. Leurs participation se faisaient à travers : • Des investissements directs dans la construction d’hôtels et le développement de chaînes en propre ou en partenariat avec un acteur local (Iberostar et RIU). • Des prêts aux entreprises espagnoles pour la construction d’hôtels. Des contrats d’exclusivité étaient signés entre les tour-opérateurs et les entreprises espagnoles pour une durée de 5 à 6 ans sur la totalité ou la majorité des places disponibles. Le tour-opérateur mettait à disposition les investissements qui étaient ensuite déduits des factures. La présence des tour-opérateurs permettait de diminuer les risques liés à la forte saisonnalité. Aujourd’hui, les tour-opérateurs européens sont encore implantés en Espagne. Ainsi, le groupe allemand TUI AG, dont le siège social est à Hanovre, compte des participations dans les groupes hôteliers espagnols RIU, Grupotel, Robinson Club, Gran Resorts Hotels (à travers sa filiale Thomson), Nordotel et Renthotel. Le groupe anglais Thomas Cook Group PLC détient des participations dans les groupes espagnols Aldiana Fuerteventura (40%), Iberostar, Creativ Hotels et Hotels 10 (à travers la participation à hauteur de 25% de Esmeralda 10 - source: Séminaire Espagne).

La pollution qui coûte cher

Le géant américain des télécoms AT&T pourrait écoper d’une amende record de 52 millions de dollars (43 millions d’euros) pour avoir illégalement mis au rebut des tonnes de déchets électroniques dans des décharges publiques de Californie. La justice américaine reproche à AT&T de s’être consciemment débarrassé pendant 9 ans de millions de déchets électroniques - routeurs, répartiteurs de câbles, etc. ainsi que des piles et des batteries - dans des décharges publiques qui n’étaient pas prévues à cet effet. Cette pratique a entraîné une grave pollution des sols et des nappes phréatiques proches des décharges, notamment par des métaux lourds (plomb, cadnium, mercure, etc.) particulièrement toxiques pour la faune (dont les êtres humains font partie) et la flore. En effet, les décharges traditionnelles ne sont pas étanches. A l’inverse, les sites d’enfouissement sont spécialement conçus de façon à limiter les transferts de pollution entre le sol du site et les nappes phréatiques. La proposition d’accord amiable est assortie d’une obligation de mise aux normes des sites incriminés et d’un investissement de 28 millions de dollars pour que ces sites deviennent des modèles de gestion des déchets électroniques. Le plus effarant dans cette histoire, c’est que les faits ne sont pas produits dans les années 50 mais entre 2005 et 2014. L’entreprise et ses responsables étaient donc parfaitement conscients d’enfreindre la loi et de mettre en danger l’environnement et la santé de citoyen(ne)s américain(ne)s. Mais cette pratique leur a permis de réaliser des économies ! En France, la situation n’est pas tellement meilleure. Même si aucun scandale majeur n’a éclaté dans ce domaine, la plupart des grandes entreprises privées et publiques, tous secteurs confondus, ont encore bien du mal à savoir combien elles produisent de déchets d’équipements électriques et électroniques chaque année et comment et par qui ils sont retraités. Gageons que l’exemple d’AT&T poussent les grandes organisations, au niveau mondial, à progresser dans ce domaine en 2015 !

Et encore une grève...

Il pourrait bien ne pas y voir beaucoup de courrier dans les boîtes à lettres de Gourdon et des environs les 28 et 29 janvier. La CGT FAPT 46 (Fédération des activités postales et de télécommunications) a en effet déposé un préavis de grève sur le site de Gourdon pour ces deux jours. Un appel auquel s’est joint hier un autre syndicat SUD PTT pour les mêmes raisons. En cause, la dégradation des conditions de service des facteurs : «Nous manquons de moyens sur le site de Gourdon, annonce Virginie Long, l’une des secrétaires départementales de la CGT FAPT 46. Les départs à la retraite n’ont pas été remplacés, les mutations non plus et nos collègues ont de grandes difficultés à prendre leurs congés». Autre sujet de discorde avec la direction de La Poste, la question de la sécabilité. En clair, la demande de la direction aux facteurs disponibles d’assurer une partie de la tournée d’un collègue absent pour un ou plusieurs jours. «Nous ne sommes pas contre, assure Virginie Long. Le seul problème, c’est que nous ne voulons plus le faire bénévolement, souvent trois jours de suite. Il faut que cette surcharge de travail soit payée. Nous avons évalué à 1 500 heures supplémentaires non rémunérées en un an et demi, effectuées par les facteurs de Gourdon, dans ce cadre.» La CGT FAPT envisage d’ailleurs de porter l’affaire devant le tribunal administratif. «Du fait de ces conditions de travail, le service public n’est pas assuré comme il le devrait au détriment des usagers», regrette Serge Dondrille, le secrétaire départemental de la CGT FAPT 46.